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Diplôme médecine : quelles études après 3 ans de fac de médecine ?

Trois ans à disséquer des manuels aussi bien que des cadavres, à s’user les yeux sous la lumière froide des bibliothèques de la fac, puis soudain, le grand virage : faut-il poursuivre la course vers l’internat, bifurquer ailleurs, ou tout effacer pour recommencer ? Beaucoup, fatigués de la routine des gardes et des partiels, se surprennent à rêver de biotechnologies, de labo ou de rubriques scientifiques à la une.

Devant ce carrefour, les certitudes s’émoussent. Continuer, malgré une sélection féroce, ou s’aventurer sur une route inattendue, fort d’un solide socle médical mais sans le fameux sésame du doctorat ? Ces trois années de fac posent la question comme un échiquier : chaque mouvement dessine un futur, parfois radicalement différent.

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Comprendre le parcours après trois années de médecine : où en est-on vraiment ?

À l’issue de la troisième année, l’étudiant de médecine se retrouve pile au point charnière du cycle des études médicales. Le cursus, uniformisé sur le territoire français, se structure autour d’étapes-clés : la première année de médecine — désormais revisitée par la réforme des études de santé —, puis deux ans de consolidation scientifique et les premiers pas en stage. Le tout aboutit à une première validation, le DFGSM3 (diplôme de formation générale en sciences médicales), qui vient certifier l’acquisition des fondamentaux en sciences médicales — le ticket d’entrée pour la suite de l’aventure.

Ce diplôme marque la fin du premier cycle et donne accès au DFASM (diplôme de formation approfondie en sciences médicales), étape suivante sur la route du doctorat. Depuis la réforme de 2020, tout s’accélère : l’accès au troisième cycle des études médicales est soumis aux fameuses Épreuves dématérialisées nationales (EDN), tenues dans divers centres à travers la France (Paris, Lyon, Rennes, Dijon, Montpellier, Bordeaux, Clermont, Amiens…). Réussir ces épreuves détermine le choix de la spécialité et la ville d’internat — autrement dit, c’est la porte d’entrée vers le diplôme d’État de docteur en médecine.

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  • Le cursus médical s’articule autour de trois cycles, chacun ponctué par un diplôme intermédiaire.
  • Le DFGSM3 vient clore le premier cycle : c’est la rampe de lancement vers une spécialisation progressive.
  • Les EDN, introduites par la réforme, tranchent dans le vif pour l’accès au troisième cycle.

Quelles options s’offrent à vous après le DFGSM3 ?

Une fois le DFGSM3 en poche, le champ des possibles s’élargit considérablement. La majorité choisit de poursuivre vers le DFASM (diplôme de formation approfondie en sciences médicales) : c’est le chemin direct vers les épreuves dématérialisées nationales et, à terme, le troisième cycle des études de médecine. L’objectif final reste le diplôme d’État de docteur en médecine.

Mais d’autres routes émergent. Le bagage validé après trois années autorise à postuler à des passerelles universitaires. Plusieurs filières paramédicales ou scientifiques accueillent les étudiants venus de médecine :

  • masters en sciences de la vie, santé publique ou sciences biomédicales
  • écoles d’odontologie (chirurgie dentaire), de pharmacie, de maïeutique (sage-femme)
  • formations paramédicales spécialisées

Autre option : rejoindre une licence professionnelle ou préparer un master dans les sciences de la santé ou le management médical. Certains choisissent la recherche, en s’inscrivant en doctorat (PhD).

Cette diversité de débouchés après trois années de fac répond à une réalité : chaque étudiant forge son propre projet, selon ses appétences et ses forces. La réforme récente cherche justement à ouvrir ces transitions, en donnant de la valeur à chaque étape validée.

Décryptage des passerelles et réorientations possibles

Trois ans passés sur les bancs de la fac, et voilà que le paysage des passerelles et réorientations s’est étoffé, propulsé par la réforme. L’étudiant peut désormais viser d’autres horizons, qu’ils restent dans le giron médical ou non.

Partout en France, de Paris à Montpellier, les universités ont mis en place des dispositifs spécifiques pour faciliter ces transitions. Ceux qui viennent du parcours PASS ou de la première année commune peuvent, sous conditions, intégrer la deuxième année d’autres filières de santé ou candidater à des licences scientifiques. Le but : éviter que des années d’efforts ne s’évaporent et que les compétences acquises trouvent à s’exprimer ailleurs.

  • Rebondir en licence (sciences, biologie, psychologie…)
  • Entrer en école paramédicale (ergothérapie, kinésithérapie, orthophonie…)
  • Accéder à certains masters santé ou sciences

La mobilité s’applique aussi à l’intérieur du monde médical. Après le DFGSM3, des passerelles existent vers la maïeutique, l’odontologie ou la pharmacie, selon les places disponibles et les règles propres à chaque université. De quoi dessiner des parcours professionnels multiples, en phase avec les besoins du système de santé.

En région, les universités de Dijon, Lyon ou Bordeaux adaptent leurs dispositifs pour soutenir ces réorientations. Cette souplesse redonne du pouvoir aux étudiants : plus question de rester enfermé dans un unique scénario.

études médicales

Des témoignages pour éclairer vos choix d’orientation

À Rennes, Clémence a tiré sa révérence à la fac de médecine après le DFGSM3. Direction : une formation en sciences biomédicales. « Cette réorientation a valorisé mes années en médecine. J’ai pu intégrer directement la troisième année de licence grâce aux équivalences », raconte-t-elle. Elle a renoué avec l’envie d’apprendre, tout en gardant un lien fort avec le secteur de la santé.

À Dijon, Paul a profité de la passerelle vers l’odontologie après ses trois années de médecine. Pour lui, c’est une chance : « Le socle scientifique acquis en médecine facilite l’adaptation. Les compétences développées — rigueur, méthode, gestion du stress — sont transférables et reconnues dans d’autres filières médicales. »

D’autres font le pari des filières paramédicales :

  • Entrée en école de kinésithérapie ou d’ergothérapie
  • Accès à la maïeutique pour devenir sage-femme

À Bordeaux, la faculté propose même un accompagnement sur mesure pour ceux qui souhaitent changer de cap. Des ateliers aident à cerner les compétences engrangées et à préparer des dossiers solides pour viser de nouvelles filières. Ces chemins, loin d’être rectilignes, témoignent de la richesse des orientations possibles après trois ans de médecine en France.

À la croisée des voies, chaque choix esquisse une trajectoire singulière. Qu’on poursuive la blouse blanche ou qu’on bifurque vers d’autres horizons, l’expérience accumulée ne s’efface pas : elle trace, au contraire, la première ligne d’un parcours à inventer.

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